DE HUGO VON HOFMANNSTHAL

D’APRÈS SOPHOCLE

MISE EN SCÈNE

ALEXANDRE PAÏTA

26, 27, 30 &31 MARS – 1, 2 &3 AVRIL 2022

THÉÂTRE DES GROTTES, GENÈVE

Mercredi à samedi : 20h. Dimanche : 17h.

Après Tchekhov (2017), Anouilh (2018) et Lorca (2019), notre compagnie a choisi de présenter, cette année, une des œuvres phares de Hugo Von Hofmannsthal, chef d’œuvre du répertoire dramatique Allemand du XXème siècle et source d’inspiration des opéras de Richard Strauss. Il l’écrit dans la foulée de sa découverte de Freud qui révolutionne alors le regard porté sur l’être et ses démons. Il tranche dans le vif et se concentre sur un trio, dont les résonances humanistes et émotionnelles de vie font intensément écho à l’actualité sociétale.

C’est en plein cœur de la mythologie grecque que l’acteur et metteur en scène Alexandre Païta nous emmène avec cette pièce Elektra de Hugo Von Hofmannsthal d’après Sophocle. La vengeance d’une fille et de son frère sur leur mère et beau-père, assassins de leur père Agamemnon. C’est la peine, la haine, l’hystérie et la douleur qui les entraîneront sur la pente glissante de la vengeance.

«L’assassin couché dans le lit de sa victime, et à côté de lui ma mère, s’il faut appeler ma mère cette misérable concubine, cette femme effrontée qui vit avec un homme impur sans craindre la vengeance »
Electre au Coryphée.

Depuis sa création, la mythologie a inspiré autant d’auteurs que de metteurs en scène, de poètes ou encore de philosophes. C’est une pièce sur un désir de vengeance sur cette mère indigne incapable d’aimer ses enfants sans les haïr autant. C’est aussi une pièce sur l’autorité et le pouvoir. Freud, Sartre, et Hugo Von Hofmannsthal ont pris ces histoires de la mythologie grecque pour comprendre l’âme humaine et en faire un portrait de leurs crimes les plus absurdes. Bien plus qu’une simple pièce, c’est un pan entier de notre culture et de nos mœurs que Sophocle dépeint ici. Mais c’est avec plus de poésie, chère à Alexandre Païta qu‘ Hugo Von Hofmannsthal s’est découvert à lui. De la violence de la vie à la poésie scénique.

« On s’est mis à me haïr et j’ai tout vu, il m’a fallu tout voir, comme aux sentinelles de la tour, et les jours ont fait place aux nuits, les nuits aux jours, sans que je ne me réjouisse ni du soleil ni des étoiles, car, à cause de père, tout m’était devenu néant, les choses n’étaient plus que des signes, et chaque jour n’était plus qu’une
pierre d’étape sur le chemin de mon devoir !»
Electre.

E

lectre, privée de son père par sa propre mère attend impatiemment le retour de son frère Oreste qu’elle avait envoyé ailleurs, alors enfant, pour le mettre en sécurité. Ils correspondent afin de planifier leur vengeance et cela fait bien des années qu’ils ne se sont pas vus. Ainsi, alors qu’Oreste lui-même, après avoir fait croire à tout le peuple qu’il était mort lors d’une course de chars, arrive devant Electre, qui est incapable de le reconnaître et fond en larmes sur l’urne contenant les cendres de son père. Elle est en proie au plus profond désespoir.

« Notre père est parti ; je suis morte pour toi, et toi la mort t’a pris; nos ennemis vont rire; et qui je vois, folle de joie ? ta mère, tout sauf mère, que tu promettais de punir secrètement quand tu m’envoyais de tes nouvelles.»
Electre à Oreste.

Mais alors que tout semble perdu, Oreste se découvre à elle et lui fait part de son plan de vengeance. La mort est partout, l’honneur, l’horreur, l’hystérie. Avec cette pièce, Alexandre Païta prolonge sa réflexion sur la solitude et l’honneur en exposant à la lumière crue les antagonismes thématiques qui lui sont chers : oppression sociale et révolte, autorité et liberté, passion et morale. Dans sa mise en scène, Alexandre Païta attise la puissance explosive des passions à travers l’interprétation tendue de ses acteurs et actrices et l’immersion totale du spectateur dans l’intimité forcée et étouffante imaginée par l’auteur.

DISTRIBUTION

  • Morgane Lerena Lopez, Elektre
  • Pat Lagadji, Clytemnestre
  • Nuria Chollet, Chrysothémis
  • Antonio Gomez, Oreste
  • Magali Danemark
  • Bruno Galati
  • Carla Gabbi
  • Francesca Cannonne
  • Alberto Defferrard
  • Création décors : Marie-Camille Courvoisier
  • Création lumière: Rene Donzé

Régie : Aurelien Gattegno

Mise en scène : Alexandre Païta

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