« Je recherche avant tout l’émotion au Théâtre, le partage avec le public, j’essaie d’apporter quelque chose de nouveau dans l’interprétation! »

(L’Agenda)

L'Acteur

Tout le monde peut devenir comédien. Rare sont ceux qui naissent acteurs. Alexandre Païta fait partie de ces hommes que la naissance a privilégié. L’acteur vit son personnage. C’est-à-dire qu’il est le personnage. Il est Richard III et il est le Roi Lear. Il ne le devient pas, il l’a toujours été. Il puise dans son vécu, dans l’expérience de ses qualités et défauts pour créer une symbiose entre lui-même et le rôle, entre sa personne et son personnage. C’est ce savoir, cette expérience de la vie d’acteur qu’il transmet. Il nous apprend à vivre avec nos douleurs et nos joies, pour les transcender et en faire… de l’Art, à travers nos personnages.

Le Metteur en Scène

Passionné par la mise-en-espace d’un texte, la dimension scénique d’une oeuvre, Alexandre Païta travaille régulièrement sur des mises en scène, dont les mots d’ordre sont dynamisme, précision du sentiment et sensibilité. Récemment, c’est avec grand succès qu’il a mis en scène Le Médecin Volant de Molière au Théâtre des Grottes à Genève. Il y a également mis en scène et interprété quelques scènes du Malade Imaginaire.

Le Professeur

Depuis toujours, l’Art de la Scène est, pour Alexandre Païta, synonyme de partage. Partage avec le public, avec les autres actrices et acteurs, avec le metteur en scène, avec l’auteur, l’Histoire et le passé… sans oublier l’avenir. Ces jeunes actrices et acteurs en devenir, qui cherchent à se former, qui portent en eux cette soif d’apprendre, de découvrir, de s’enrichir. C’est à travers la fondation de son école de Théâtre Studio Théâtre, qu’Alexandre Païta, entouré d’une équipe de six professeurs, forment les actrices et acteurs de demain.

BIOGRAPHIE

Alexandre Païta
Né en 1956 à Buenos Aires (Argentine) de nationalité française, Alexandre Païta vit à Genève depuis 1971.

Alexandre Païta est élevé dans l’univers de la musique et se trouve dès son plus jeune âge très entouré par son père, le chef d’orchestre Carlos Païta, avec qui il apprend l’exigence artistique. C’est donc naturellement que naît chez lui la vocation artistique. Le choix de se tourner vers le Théâtre se fait très tôt, à la lecture des œuvres de Molière, Shakespeare ou encore Racine, sans oublier La Formation de l’acteur de Constantin Stanislavski. Toute sa vie, cette influence musicale (et plus précisément symphonique) sera le moteur de son travail d’acteur, où le rythme, le phrasé et la recherche de couleurs dominent l’interprétation.

Sa passion dévorante pour le Théâtre le poussera à s’inscrire au Conservatoire d’Art Dramatique de Genève qu’il fréquentera pendant quatre ans. Suite à cela, il perfectionnera sa formation par différents stages, d’abord avec les Mummenschanz pour les mimes, puis il montera à Paris pour suivre les cours de Simone Rapin, sociétaire de la Comédie Française, pendant deux ans. Enfin, très attiré par son auteur fétiche, William Shakespeare, il sera accepté pour un long stage auprès de la Shakespeare Company en Angleterre suite à son interprétation d’un monologue d’Hamlet. Les méthodes de Stanislavski à Moscou (méthodes auxquelles il s’est perfectionné à travers différents stages), celles de Sanford Meisner et celles de Michael Tchekhov, ont contribué à développer sa formation d’acteur et à renforcer sa passion pour l’expression et la psychologie de l’individu.

Entrée dans le monde du spectacle

Alexandre Païta entre dans le monde du spectacle en participant en tant que figurant à plusieurs opéras au Grand Théâtre de Genève (dont notamment Othello et Turandot) mais aussi à la TSR (Les Dessous du ciel). Dirigé par André Steiger, Michel Barras, Danièle Morsa, Georges Wod, Michel Cassagne, Tobias Richter ou encore Jean-Pierre Raffaëlli, c’est à Genève et en France qu’il interprète des pièces de Shakespeare (Le Roi Lear, Richard III, Othello, Hamlet, Jules César…), Molière, J. Genet, Aristophane, etc.

Parallèlement à son activité théâtrale, Alexandre Païta travaille pendant de nombreuses années en collaboration avec de grands orchestres symphoniques à travers le monde entier (Bruxelles, Berlin, Washington, Londres, etc.), ce qui lui permet de perfectionner sa vision musicale du Théâtre.

Passionné de poésie, il récite Garcia Lorca, Apollinaire, Rimbaud, Baudelaire, Verlaine, Hugo, Petrarca, Cadou, Roud, Cingria, Ramuz et bien sûr Shakespeare parmi d’autres.
Il a aussi œuvré comme metteur en scène pour des productions telles que Pour l’Amour de Shakespeare ; Veni, Vedi, Vici ; Le Miroir ; Du Studio au Théâtre ou encore SOS Liberté de W. Saroyan. Sa mise en scène de deux œuvres de Molière (Le Médecin volant et Le Malade imaginaire) a reçu un accueil extrêmement chaleureux au Théâtre des Grottes à Genève. Plus récemment ses créations percutantes de La Mouette de Tchekhov et Antigone d’Anouilh (fin 2017 et 2018) ont été accueillies avec beaucoup de ferveur et d’enthousiasme par la critique et le public.

Son travail en tant que metteur en scène s’inspire de Giorgio Strehler et Luchino Visconti.

Féru de poésie, il aime à mêler celle-ci avec la musique. C’est à plusieurs occasions qu’il a participé et mis en scène des spectacles de ce genre où, seul sur scène, il récite et joue les œuvres de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Burnat-Provins, Prévert, Pasolini, Lorca (et bien d’autres), accompagné par un instrument. Ainsi en 2007, c’est avec Micheline Larpin et la pianiste Annalisa Stagliano qu’il présente à Genève et en France Les Merveilleux Nuages.

Son dernier récital de Baudelaire (tirés de Fleurs du Mal et Le Spleen de Paris) donné par trois fois à Genève et Nyon a aussi été enregistré en Studio et commercialisé depuis 2018

Une carrière consolidée
En 2012, Païta entame une fructueuse collaboration avec le célèbre metteur en scène français Jean-Pierre Raffaëlli (co-fondateur du Théâtre de La Criée à Marseille avec Marcel Maréchal, Professeur au Conservatoire d’Art Dramatique de Marseille, et Maître de conférences à l’Université de Provence), avec qui il monte notamment un spectacle en hommage aux grands poètes suisses Roud, Cingria et Ramuz. S’en suit Richard III de Shakespeare, dans une version adaptée de Carmelo Bene (2014) et le Requiem de Roud (2016). Alexandre Païta fait même une apparition à l’opéra, en tant que mime dans Il Turco in Italia de Rossini à l’opéra de Lausanne et à l’opéra de Vichy en France.
Sans tourner le dos au Théâtre, il fait du cinéma et tourne en 2011 avec le réalisateur Jean-Luc Godard dans le film Adieu au langage, prix du Jury au Festival de Cannes en 2014 et Best Picture Awards aux USA.
Son jeu d’acteur s’inspire de Marlon Brando et Al Pacino.
Transmettre l'Art en enseignant
Il fonde en 2009, avec Anne Ducat, le Studio Théâtre dont il est le directeur artistique. Il y propose une formation professionnelle aujourd’hui suivie par plus de 400 élèves. Bon nombre de ces derniers sont devenus acteurs professionnels.

En effet, au-delà de sa carrière d’acteur, Alexandre Paita ambitionne de transmettre à la future génération –aux acteurs et actrices débutants et débutantes, mais également aux acteurs accomplis– non seulement son savoir, son vécu d’interprète et d’acteur, mais aussi et surtout le feu sacré qui l’anime dans l’exercice de son Art.

Encourageant ses élèves à se produire sur scène, il intègre ses derniers dans sa Compagnie et il donnera avec eux Le Roi Lear de Shakespeare, au Théâtre de la Madeleine en 2012, dans une mise en scène de Daniel Holliger. Pour commémorer le 450ème anniversaire de la naissance de William Shakespeare, il monte en août 2014, avec ses élèves, un spectacle intitulé Du Studio au Théâtre, Du Songe d’une nuit d’été à La Tempête, s’en suit l’interprétation des Sonnets de Shakespeare. Deux mois plus tard, le Studio Théâtre présente Richard III de Shakespeare avec Alexandre Païta dans le rôle-titre, dans une mise en scène de Jean-Pierre Raffaëlli.

En octobre et novembre 2015, le Studio Théâtre présente une création autour de Molière comprenant Le Malade imaginaire, Le Médecin volant (mise en scène d’Alexandre Païta) et Le Médecin malgré lui (mise en scène de Daniela Morina-Pelaggi). En octobre 2016, le Studio Théâtre a commémoré le 400ème anniversaire du décès de William Shakespeare en proposant une création autour de Macbeth, Othello et Le Roi Lear, dans une mise en scène de Jean-Pierre Raffaëlli, et en 2017 et 2018 La Mouette de Tchekhov et Antigone d’Anouilh mise en scène par Alexandre Païta.

En 2019, le Studio Théâtre donnera le don JUAN de Molière à Genève pour commémorer son 10ème anniversaire.

Tous ces spectacles permettent à ses élèves les plus méritants de gagner une grande expérience de la scène, en travaillant avec des metteurs en scène reconnus et des acteurs professionnels.
En 2005 il crée, avec Anne Ducat, psychologue-coach, l’atelier Expression & Communication. Il s’agit d’allier les mondes du Théâtre et de la Psychologie pour permettre à un large public de développer la confiance en soi, l’affirmation de soi et la gestion émotionnelle lors de prise de parole en public. L’Etat de Genève et certaines banques privées font notamment appel à eux. Ces ateliers représentent déjà plus de 20’000 heures de cours données par Alexandre Païta et Anne Ducat.

Sensibilité et précision
Alexandre Païta sait unir sensibilité et précision. Il attache une importance capitale non seulement à la qualité émotionnelle de l’interprétation mais également à sa précision. Pour cela il va rechercher avec patience et ténacité chaque détail, s’appuyant d’abord sur le texte mais surtout en s’appropriant le personnage qu’il joue.
Chaque inflexion de voix, chaque mouvement de tête, chaque regard est travaillé, et Païta est alors d’une extrême attention. Il est lui-même totalement imprégné de la scène et du rôle; il se place soit très près de son acteur, lui parlant, lui expliquant, lui faisant ressentir où il doit aller; soit il se tient plus loin à la façon d’un chef d’orchestre, et donne des indications sur l’intensité ou les mouvements vers lesquels aller.

Sa façon de percevoir l’Art dramatique part d’une profonde sensibilité et d’une aptitude particulière à vibrer avec un auteur, un texte, et l’essence de ces derniers, et avec la vie. Il s’agit d’un talent inné et d’une technique élaborée par Païta, avec passion et conviction. Ce dernier a longtemps travaillé sur lui-même pour être capable de faire vibrer sa propre matière psychique en incarnant divers rôles, devenant ainsi capable d’ « animer » (au sens littéral du terme : donner une âme, un souffle de vie) ses personnages et faire vibrer le spectateur en retour. C’est ce qui fait de lui un ‘acteur-créateur’ qui rend ses personnages vivants.

Chaque mot et chaque phrase de son jeu d’acteur sont pensés à la manière de la musique orchestrale, c’est-à-dire que la recherche de timbres et de couleurs sont omniprésents dans son travail. Les œuvres de Ludwig van Beethoven, Gustav Mahler, Hector Berlioz ou encore Anton Bruckner (entre autres) lui permettent d’associer aux sentiments des éléments très concrets liés à la respiration, au tempo, au phrasé et à la couleur de la voix.

Alexandre Païta n’est plus seulement metteur en scène, il est chef d’orchestre, il n’est plus acteur, il est aussi musicien. Et c’est l’exigence de ces deux arts que sont la Musique et le Théâtre qu’il nous transmet sur scène, dans ses cours et dans ses mises-en-scènes.

On en parle

Alexandre Païta accompagné par Annalisa Stagliano au piano donne un récital poétique et musical en « jouant » des extraits des Fleurs du Mal et du Spleen de Paris de Charles Baudelaire dont c’est le cent cinquantième anniversaire de la mort. Alexandre Païta est un habitué des poètes : sa fréquentation fiévreuse de Gustave Roud, Rimbaud, Verlaine ou encore Prévert et Lorca lui a donné assise et conviction dans la manière de les approcher. L’acteur interprète littéralement ces poèmes illustres, comme une partition de musique. Il ne les récite pas ! Quel défi et quel parti-pris ! Alexandre Païta transcende littéralement cette sublime poésie tant il l’habite de tout son cœur et de toutes ses tripes ! Le spectateur ou l’auditeur (un superbe CD vient de sortir) n’est pas un seul instant lâché ! Pris à la gorge, giflé par ces poèmes ressuscités, abasourdi par la géniale fusion de la poésie et de la musique, les choix musicaux, Bach, Mahler ou encore Satie sont étonnants et appropriés, le spectateur entend la voix particulière et revenue de longs voyages de l’acteur envahir sa conscience pour faire de son intimité un espace de poésie rare, un moment d’éternité…

L’entreprise d’Alexandre Païta est une réussite absolue par son audace et sa crédibilité. On se damne à l’écoute de l’Homme et la Mer et de l’Albatros. Merci monsieur Païta, les prises de risque réussies sont si rares aujourd’hui. L’acteur annonce une suite, nous l’attendons avec impatience.

Max Trébosc

Journaliste et enseignant, Montpellier

Interprétés par Alexandre Païta, les mots qui composent les poèmes de Baudelaire, semblent déployer leurs ailes pour mieux s’envoler portés par quelques partitions. Si judicieusement choisies. Ils s’envolent et nous aussi, nous offrant de voir et de percevoir tant d’horizons nouveaux, jusqu’alors emprisonnés entre les pages de livres dont seul le titre disait la portée. Ecoutez et vous verrez.

P. Baud

Dans un monde où comme le disait fort bien Hasan-I-Sabah « Rien n’est vrai, tout est permis », il est une jouissance rare d’accéder à un moment de vérité; vérité de restitution du sens des paroles d’un Ange de la finitude et de l’éternité.
La texture d’une voix sortie du profond des entrailles, associée à une cadence de braise, fait éclater la pérennité contenue dans l’instant.
Il n’est des choses qui ne sauraient qu’être susurrer à l’oreille d’un mourant. Votre performance est de cet ordre.

A. Mogaddham

…La maturité, la richesse de la sensibilité; peut-être aussi la souffrance de la vie qui transparaît avec aussi le contraste d’être en vie et une certaine lumière…
Tout est donc une question d’équilibre pour que l’on sente et entende ton rapport privilégié à ce poète.
C’est ça la rencontre d’un acteur et d’un auteur. Il parle par toi entre musique et silence.

Jean-Pierre Raffaëlli

Metteur en scène

Antigone | Jean Anouilh

Théâtre des Grottes
31 Octobre au 4 Novembre 2018

Récital Baudelaire

2017

Cinéma
Le Roi Lear
William Shakespeare

Miguel Tosto, 2012

CONTACT

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